Pascale Caemerbeke
caemerbeke@hotmail.com


Poétique du Cercle
Spectacle poétique et pictural
Festival d'Avignon
du lundi 25 au samedi 30 juillet 2005 à 22h30
au lieu dit "Le Village"
91, rue Bonneterie - 84000 Avignon




Tout est langage
En remerciement à François Leguil mon guide

A seize ans tu veux être comédienne de théâtre.
Qu'est ce qui a éveillé cette passion dévorante ? Vous n'alliez jamais au théâtre, pas plus au cinéma...
Ca devient ton combat : le théâtre comme lieu de parole.
Utopie flamboyante qui renaît de ses cendres. Phénix.
S'approprier les mots des autres pour exprimer la vie.
Puis sournoisement le théâtre t'abandonne.
Tu fais de ta chambre un théâtre où tu tentes de découvrir ce que tu as de si important à dire. Creuser le langage, le pétrir. En extraire des mots, les nettoyer : petits cailloux. Tu écris une dizaine de pièces.
L'écriture, amie fragile face au réel, laisse des traînées blanches.
La nécessité de dire tenaille. Dire quoi ?
Jusqu'à ce que la voie du pinceau s'ouvre au silence de ce qui se terre, se désole d'être abandonné : la voix des enfants du silence.
Tu retrouves avec étonnement ton occupation d'enfance.
Oubliées, ces heures penchées sur la feuille à faire jouer les couleurs dans le ravissement de leurs accords infinis : musique.

Comment décrire ton travail...

Ouvrir l'espace : petits bouts de ciel pour aérer la tête, de l'air.
Travailler les papiers à l'encre pour plus de transparence.
Ah ! la légèreté du papier, son bruissement.
Papiers qui laissent passer la lumière : papier cristal qui craque, celui qui se rétracte au contact du pinceau, celui qui a une face très douce et l'autre un peu rugueuse, papiers fibreux, artisanaux et voyageurs...
Travailler le papier des deux côtés en même temps, ni envers ni endroit : deux points de vue d'une même réalité.
Le découper. Le tisser : plus d'intermédiaire entre le papier et les mains. Tout l'être absorbé dans ce contact comme une caresse.
Les yeux écarquillés découvrent chaque petit carré comme un mini tableau. Consolation du silence.

Accrocher les papiers tissés pour qu'ils se répondent et permettent une déambulation. Tourner autour de ces voiles frémissantes, capteurs de lumière, lumière naturelle qui donne vie. Respiration.
Habitacles, refuges de silence : théâtre intérieur.

Jusqu'au 24 décembre, vous pouvez voir un Tissage au salon des artistes du 9ème à la Mairie du 9ème, du lundi au vendredi de 10h à 18h.