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Les textes

5, rue du Chevalier de La Barre
Pièce de Théâtre lue à Confluences (sept 1996), au Théâtre de l'Atelier à Lyon(déc 1996), au Centre National du Théâtre à Paris (mars 1997) Avec Françoise Fouquet, Catherine Oudin, Fanny Pont, Jean-Claude Durand

Démons d'enfance
Pièce de Théâtre lue au Centre National du Théâtre à Paris (nov 1997) Avec Pierre Baillot, Quentin Baillot, Damien Dodane, Catherine Oudin, Fanny Pont

MurMur
Pièce de Théâtre lue au Théâtre 71 de Malakoff (oct 1998)

L'Asticot
Pièce de théâtre diffusée sur France- Culture(juin 1999), réalisée par Marguerite Gateau avec : Robert Bouvier, Pascale Caemerbeke, Agnès Sourdillon, Andrée Tainsy.

Lettres immobiles
Roman (1999)

Chante le mort !
Pièce de théâtre (été 1999)

Au-delà
Opéra d'arbres pour enfants, suite à une commande de la DMDTS (1999)
Publié chez Lansman juin 2001

La déboussole
Pièce de théâtre représentée au TEP (mars 2002) Mis en scène par Fabienne Luchetti avec Stéphanie Rongeot, Thierry Belnet

Encre sympathique
Pièce de théâtre pour enfants (juin 2000)

Tissage
Recueil de textes poétiques, lectures (sept 2001) Galerie Couleur(s) Café.

Point de fuite
Pièce de théâtre (mars 2002)
Bourse d'encouragement du C.N.L janv 2003

Partition pour pinceaux et femme(s) seule(s)
(juin 2003) Mis en expérience par Barbarie Crespin et Pascale Caemerbeke

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  5, rue du Chevalier de la Barre
Quatre femmes, à quatre âge de la vie, habitent le même immeuble. La façade se serait écroulée nous les donnant à voir ensemble. Leurs pensées, parallèles, se croisent brusquement comme les lignes électriques vues de la fenêtre d'un train. Leurs mots résonnent et convergent vers l'homme, démultiplié: acteur, personnage, mari, amant ; objet de leurs phantasmes à toutes, désespérément lointain et qui se retrouvera prisonnier.

  Démons d'enfance
Histoire d'amour en quatre temps comme le cycle des saisons: processus inéluctable d'éternel recommencement. Le printemps: "primus tempus" la rencontre, la séduction, l'espoir, le désir. L'été: la vie ensemble, l'épanouissement sous le regard aimant de l'autre et l'attente d'un enfant. L'automne: "l'arrière saison" l'enfant est né et avec lui le déclin du désir. L'hiver: rupture, Alix s'enfuit en laissant l'enfant. Leur amour est-il mort, ou n'en a-t-il que les dehors? La rupture est-elle un passage obligé pour une renaissance éventuelle? Glissements successifs jusqu'au drame possible et arrêt brutal dans l'action, au pied levé, sur une question: "Qu'adviendra-t-il de nos héros?" et un espoir: "après l'hiver, revient toujours le printemps."
Et si cette histoire n'existait que pour ce message d'espoir?
Car au coeur de l'hiver, rien dans la nature ne laisse présager de la mystérieuse transformation qui se livre.

  MurMur
Edward Bone, héros de tragédie aux contours mouvants, erre dans les villes:
" Chaque jour il me faut trouver à manger, où dormir et me laver: ce sont mes besoins naturels et indispensables; ensuite être digne et être aimé: mes besoins naturels et nécessaires, des caresses, des baisers..."
" Le nombre de femmes en attente d'un homme qui saura les regarder,
les écouter, les comprendre, le nombre de femmes...
Me voici: chevalier des âmes esseulées."
Nous suivons les traces de cet homme, échappé à lui-même il y a de celui presque 25 ans et qui s'est reconstruit une personnalité pour oublier son passé. Une rencontre le fera ressurgir brutalement pour nous donner les clefs de son secret.

  L'asticot
Asticot vit seul avec sa mère et ignore tout de son père. C'est un enfant épris de liberté, une petite personne entière avec ses croyances, sa vision du monde, son courage rond comme une orange.
Les adultes de cette histoire sont tous un peu perdus, se raccrochent à des fils ténus. Asticot se rebelle, refuse de se laisser enfermer dans le secret de sa naissance, il ne tient plus en place et part en quête de vérité.

  Lettres immobiles
Début : "Hier tu prenais l'avion pour une île très loin, une île merveilleuse comme je n'en ai vue qu'en rêve ou en photographie.
La vieille au téléphone je t'avais demandé de m'écrire pour que je te réponde...
"Inutile ! Le courrier met deux mois et demi !"
Alors pas de nouvelle... tu pars pour trois mois.
J'ai décidé de t'écrire quand même. Chaque jour je me poserai à plat, mot après mot, je me donnerai à lire, je me donnerai à toi.
L'écriture ne fait pas mal, aucun de danger à se donner sur papier.
A ton retour tu auras un petit livre et ce sera une histoire d'amitié.
Tu m'avais demandé un jour de ne plus t'offrir de cadeau, ce sera le dernier, je t'offrirai l'amitié."

  Chante le mort !
C'est l'histoire d'une nuit blanche qui aurait mal commencé, une nuit terrible où LUI voulait se suicider, ABOU avait décidé de se donner sans plus parler, ELLE était sur le point de basculer dans la laideur et LAZARE était déjà mort.
LUI est un homme à la cinquantaine qui approche, il s'était toujours dit qu'il ne se laisserait pas toucher par elle. Plutôt mourir ! Et la voilà juste derrière, il sent son souffle sur sa nuque. C'est cette nuit ou jamais !
ELLE veille son mari mort, rumine l'échec de son mariage et de sa vie, elle veut rompre avec sa vie d'avant, avec son frère, elle a l'illumination que tout est encore possible, et tente par la parole de dénouer les liens qui l'ont maintenue à cette place qu'elle n'a pas choisie.
ABOU est partie sans rien. Quand elle voit l'homme au pied du réverbère, elle tente une ultime extravagance : se dépoiler sans un mot et voir où ça mène quand on se laisse aller à la dérive d'un inconnu. Elle va parler comme jamais. Dire comment elle doit justifier sa présence, se battre contre ceux qui voudraient qu'elle ne soit pas là, se battre alors qu'elle n'aime pas ça, qu'elle veut juste être là, avoir le droit d'être.
LAZARE est l'acteur sans texte, sans raison d'être, qui tourne, grogne, ne peut laisser l'histoire se dérouler sans lui, il "craque", casse l'histoire, fait le va et vient entre l'histoire et le présent. Il a une voix magnifique, chaque fois qu'il chante, on oublie tout. Il en oubliera qui il est.
Quatre au fond du trou, survivants d'un monde endormi, naufragés d'une nuit qui se déballe, s'exorcise, se bagarre, se rigole, se parle, se noie.
Une nuit libératoire qui finirait en éclats de vie, déroulement vertical de la désespérance vers la renaissance.

  Au-delà
Extrait : "La petite fille s'éveille
La petite fille
J'ai entendu dans mon sommeil une musique ravissante
D'où venait-elle ? Elle était belle.
Et ce matin je n'ai plus peur je vois le monde en couleurs.
Le charme
Retourne chez toi maintenant.
La petite fille
J'entends chanter encore...
Le cyprès
Pars et reviens nous voir.
La petite fille
Je suis si bien ici, j'ai peur de rentrer.
Le grand hêtre
Pense à nous sur le chemin, cours c'est déjà le matin.

La petite fille
Je vais rentrer à la maison, m'allonger sans bruit dans mon lit.
Ils doivent être encore couchés.

Le noyer
N'oublie pas tes amis des bois.
La petite fille
Je reviendrai.Je reviendrai..."

  La déboussole
Il y a Elle et Lui au réveil dans un hangar désaffecté près d'une gare : elle joue avec les mots, il joue de la musique, elle chante, ils s'aiment.
Il y a des hommes qui dormaient dans un tunnel que j'empruntais chaque matin pour aller conduire les enfants à l'école, on marchait doucement pour ne pas les réveiller avec l'impression incongrue de traverser leur chambre. Il y a un jeune couple qui fait la manche dans mon quartier. Il y a un homme devant le square qui raconte des blagues aux passants et qui me fait rire. Il y a ce mot de résistance qui me fait écrire en dépit de ma difficulté à vaincre le silence. Il y a les gares : portes immenses entre hier et aujourd'hui, entre ici et là-bas où l'horizon s'ouvre. Et puis il y a les chansons :
"Nos chansons c'est pour rire
Pour dire qu' l'amour
Rate pas toujours sa cible
Pour dire qu' la joie
Est encore possible ... "
  Encre sympathique
Tout a commencé par une vision, celle d'enfants rentrant de l'école et dont l'appartement aurait disparu, comme une peinture de Magritte. Dans une cour pavée, une façade d'immeuble au milieu de laquelle il y aurait un trou, un rectangle d'espace vide bien dessiné, comme découpé aux ciseaux et trois enfants, cartable au dos, tête levée et bouche bée dans la fascination de cet étrange tableau.
Habiter vient du latin "Habitare": avoir souvent, demeurer.
De ce mot en dérive deux autres "Habitatio" : logement, domicile et "Habitaculum" : demeure du corps, de l'âme.
La maison c'est l'endroit où l'on demeure, le chez-soi, le foyer, la famille...
La maison est un corps, le contenant qui maintient l'être dedans et le dedans lui-même, la maison en est aussi l'âme.
"Votre maison est votre plus grand corps." Kaheil Gibran.
Quand un enfant dessine une maison, c'est un autre "lui" qu'il dessine, celui des origines.
Nos héros, privés d'habitation, devenus Sans Domicile, sont condamnés à errer, dans une ville qui se vide elle aussi car ils ne la "sentent" plus.

Cette histoire est un parcours initiatique à la reconquête de soi. Pour se construire tel qu'en soi, il faut savoir quitter sa demeure qui renferme aussi un péril, celui des secrets, des oublis, des vides, des trous... Ils partent explorer la perte, la disparition, l'invisible, le continent du silence.

  Tissage
Allers et retours entre un passé nébuleux et un présent qui se cherche : cherche à dire, à reconstituer un naufrage et une mort prématurée, enfouie et déjà oubliée ; à enquêter les souvenirs de souvenirs pour faire entendre celle qu'on a tue. Il y a des homicides souterrains, subtils et implacables, qui ne sont jamais dénoncés, des enfants qui naissent et qu'on n'aide pas à vivre, des enfants coupables d'être nés. Essais sans cesse renouvelés à l'aide de différentes formes, succession de débuts mis en perspective, assemblage de fragments disparates ; finalement la morte se dessine en ombre chinoise, apparaît en filigrane derrière les mots impuissants.
Et si la parole ne pouvait dire que l'impossibilité à dire ?
Cette mosaïque, ce Tissage donne une nouvelle forme : une forme libre avec laquelle tout est possible. C'est poétique pourtant c'est encore du théâtre : une parole qui peut aller jusqu'au chant, qui se découpe et se répond, joue avec l'ambiguïté de l'adresse et de l'incarnation.
Qui est qui ? Qui parle ? Y a-t-il une vérité de la parole ?

  Point de fuite
Pièce pour deux femmes et un homme
La femme blonde
La femme brune
L'homme, un homme, tous les hommes joués par le même acteur- figure mouvante et polymorphe
Dispositif scénique rudimentaire
Changements à vue
Ca se raconte et on ne sait pas forcément où on est, univers géométrique et pictural avec importance du son.
Petits morceaux dansés ou chantés, sautes de temps, retours en arrière, styles de jeu décalés qui traduisent les différents axes du récit.
On joue aussi avec le théâtre. Ca n'est que du théâtre...


  Partition pour pinceaux et femme(s) seule(s)
Extrait : "Creuse la question : en quoi ce voyage l'a transformée, qu'est ce qu'elle a trouvé la-bas ? Et dit : l'ombre d'un sens.

Puis se demande quel est ce sens : le dynamitage du soi ?
En birman si on veut on n'indique pas le sujet
Ca autorise l'incertitude.
Vivre chaque jour comme autant de vies, chaque moment comme un autre et le refuge de la nuit efface de sa patte de velours toutes traces.
Demain est un autre jour, cette pensée comme un baume.

Les insomnies : prend conscience de n'être jamais en repos.
Coupures d'électricité là-bas, la débauche ici.
Et l'horreur de la climatisation !
L'injustice de ceux qui voyagent à travers le monde et des autres reconduits "chez eux" où ils subissent des atrocités.
Son impuissance, son incapacité à transformer ce sentiment d'injustice en autre chose qu'en produits artistiques. On consomme l'art comme des gâteaux, on s'empiffre, ça la dégoûte.
S'investir dans des causes réelles, justes.
Partir porter secours aux réfugiés qui fuient.
L'ailleurs si proche, proximité photographique, plate, contre laquelle on se cogne. Dans le noir le monde aplati, compressé.
L'image globale du monde est un leurre qui empêche de vivre.
Étouffement
Écrire. Écrire ça ? L'impuissance, l'effarement, la honte."